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HEBERGEMENT

Cette rubrique me tient tout particulièrement à coeur car je n’ai découvert qu’assez tard tous ces réseaux d’accueil qui assurent au voyageur itinérant un repos salvateur dans sa transhumance mais aussi et surtout de belles rencontres en perspective. Moins spontanés, certes, que l’hospitalité offerte au détour d’un chemin, ces accueils « organisés » n’en restent pas moins très enrichissants.

Vous trouverez donc ci-dessous un aperçu des réseaux communautaires d'hospitalité pour les voyageurs, en général, et les cyclotouristes, en particulier, qui ont été portés à notre connaissance.

 

Plus bas, d'autres suggestions logement/bivouac seront abordées, sans aucune organisation cette fois, mais plutôt des particularités propres à chaque pays qui nous ont permis de facilement trouver un endroit où poser notre tente ou trouver un toit.

------------------------ RESEAUX COMMUNAUTAIRES D'HOSPITALITE ------------------------

INTERNATIONAL

Warmshowers, qui est le pendant cycliste du non moins célèbre réseau communautaire Couchsurfing. Il s’agit donc d’un service d’hospitalité réciproque entre cyclo-randonneurs du monde entier. Pour y avoir eu recours à plusieurs reprises, je dois avouer ne pas avoir été déçue et vous recommande vivement d’utiliser ce bel outil.

 

 

 

 

 

Couchsurfing, donc, le réseau mondial d’hébergement entre voyageurs regroupant le plus d’adhérents. Plus qu’un moyen bon marché de voyager, CS est un plateforme résolument altruiste qui permet de découvrir un pays en découvrant d’abord ses habitants. Déjà été hébergée et déjà accueilli des membres de la communauté, toujours de jolies rencontres et de beaux moments de partage. A tester aussi donc!!!

Hospitality Club est le premier réseau d’hébergement en ligne créé en 2000. Il regroupe plusieurs centaines de milliers de membres de par le monde qui offrent un logement au voyageur. L’accès à ce réseau ne requiert qu’une inscription en ligne libre et gratuite. Je ne l’ai encore jamais testé.

Be Welcome a été créé en 2006 par des volontaires insatisfaits de Hospitality Club. Il suit le même principe que ces prédécesseurs: hospitalité et échanges multiculturels étant ses crédos.

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Couchsurfing_logo.png

EUROPE

FRANCE

Le réseau CAC (Cyclo Accueil Cyclo) du Cyclo-Camping International (CCI), qui est en fait une liste de personnes qui se portent volontaires pour héberger les cyclo-voyageurs de passage dans leur région. Elle regroupe pas moins de 1500 cyclos français et 200 cyclos internationaux. [Sarah] "Je dois préciser que, pour moi, ce système a parfaitement fonctionné. Mieux même que Warmshowers. L’avantage étant que vous avez à disposition cette fameuse liste reprenant toutes les coordonnées des personnes susceptibles de vous loger sur votre route. Pas besoin de passer par Internet donc, il suffit juste de donner un petit coup de fil. Ce système est bien plus facile, surtout lorsque l’on est sur la route et que nous n’avons pas toujours accès à Internet." Depuis 1996, CAC France a également développé un réseau international, CAC International, qui regroupe quelques centaines de cyclos étrangers. De plus, d’autres associations européennes de cyclovoyageurs collaborent désormais avec le réseau en mettant à disposition de ses membres leurs propres listes d’hébergement (c’est le cas de Dachgeber allemand, le Fietserbond néerlandais, le Velodach suisse ou encore le Dachgeber autrichien). L'inscription est gratuite et demande simplement de remplir un formulaire.

BELGIQUE

Welcome To My Garden vient tout juste de voir le jour au sortir du confinement lié au co-vid 19. Cette plateforme permet aux citoyens de mettre leur jardin à disposition des personnes adeptes du "slow travel", donc pas uniquement des cyclovoyageurs. Tout ça gratuitement.

ALLEMAGNE

Dachgeber propose également une liste de personnes se proposant d’héberger les cyclistes de passage (environ 3300 adresses). Il suit le même principe de réciprocité que ses homologues européens.  L’adhésion coûte 15€ par an. La première année, il faut également y ajouter 3€ supplémentaires. Petit point négatif, le site est uniquement en allemand.

AUTRICHE

Dachgeber Österreich, le « Dachgeber » autrichien. Ils demandent 10€ de frais d’inscription.

Suisse

Vélodach, le Vélogites Suisse. Le pendant suisse des Dachgeber allemand et autrichien et du CAC français. Les membres Vélogites ont le droit d’utiliser toutes les listes étrangères. La cotisation annuelle est de 10 Francs suisses (soit +/- 7€70).

PAYS-BAS

Vrienden op de Fiets propose des nuitées à prix raisonnable aux voyageurs de passage (cyclistes et marcheurs). L’association regroupe près de 3700 adresses de familles privées en Hollande et en Belgique. Seul les membres adhérents ont accès au listing de ces B&B familiaux. Le coût d’adhésion annuel pour une famille s’élève à 9€ pour l’Europe et 15€ hors Europe. Les tarifs peuvent variés d’un B&B à l’autre mais ne dépassent jamais 18€50 par personne et par nuit.

The Green Guide liste près de 136 campings « naturels » accrédités. Au prix de 15,95 €, le bouquin inclut le Natuur Camping Pass, obligatoire lorsque vous vous présentez dans l’un de ces campings. On en retrouve un peu partout dans le pays et particulièrement dans le Gelderland et la Noord-Brabant, moins en Zeeland. Les prix y sont alors très démocratiques. Le Pass est valable pour une année entière.

DANEMARK

Overnatning i det fri propose des espaces de bivouac primitifs aux randonneurs et cyclistes sur des sites privés (environ 1500 adresses). Le prix maximum d’une nuitée est de 30DKK (4€) à régler directement au propriétaire. Un bouquin reprenant tous ces sites est disponible à l’achat (139DKK  19€) dans les offices de tourisme danois et sur Internet.

OUTRE-ATLANTIQUE

CANADA

Bienvenue Cyclistes est un réseau d’hébergements canadiens certifiés cyclo-friendly. On y retrouve un accueil et des services adaptés aux cyclovoyageurs, que cela soit un hôtel, un gîte ou un camping. Le label garanti au cycliste de trouver de l’outillage pour d’éventuelles réparations et des renseignements sur les réseaux cyclables et les services aux cyclistes des environs. C’est également souvent l’assurance de trouver un espace sécurisé où stocker les vélos pendant la nuit ou encore, dans les campings, d’avoir un lieu pour prendre ses repas en cas de mauvais temps. Il ne s’agit pas ici d’un moyen forcément économique de se loger (dans le cas des hôtels ou des gîtes) mais cela apporte quelques petits avantages pratiques et de confort non négligeables.

TESTés et APPROUVéS

-------------------- SUGGESTIONS PLANS LOGEMENT/BIVOUAC ORIGINAUX --------------------

BOSNIE/CROATIE/MONTENEGRO: le squat

Dans les Balkans, sans doute de manière générale, on trouve une multitude de bâtiments abandonnés, souvent encore marqués par les impacts de balles, tristes cicatrices des guerres pas si lointaines de l'ex-Yougoslavie.  Maisons, hôtels, écoles, bistrots, restaurants en ruine parsèment le paysage ça et là. Inhabités, souvent isolés, ils sont le refuge idéal d'électrons vagabonds comme nous. Lorsque nous avons traversé ces régions au printemps 2019, la météo vraiment pas au beau fixe, nous obligeait à trouver un toit presque quotidiennement. La pluie incessante nous menait la vie dure. Etonnement, c'est encore avec un sentiment de réconfort et de joie que nous repensons à ces lieux désolés qui nous offrait un espace de repli peu commun.

IRAN: caravanserails et croissant-rouge

Caravanserails /// Témoins du commerce passé entre Orient et Occident, les caravansérails d'Iran ont cette capacité extraordinaire de nous replonger instantanément à l'époque des caravaniers de la mythique Route de la Soie. Bâtis il y a environ 2500 ans à des endroits stratégiques le long des routes commerçantes de l'ancienne Perse, ils faisaient office de gîtes d'étape, d'abris face aux bandits mais aussi de lieu d'échange et de commerce pour tous les voyageurs. S'y côtoyaient marchands, soldats, pèlerins, savants, aventuriers, espions...etc.

De nos jours, une poignée de caravansérails, restaurés, connaissent un second souffle grâce au tourisme; la grande majorité d'entre eux, par contre, demeurent abandonnés. Ou presque!! C'est en effet l'occasion pour nous, voyageurs itinérants, de prendre possession des lieux le temps de quelques heures et redonner leurs lettres de noblesse à ces ouvrages empreints d'histoire. N'hésitez donc pas à vous y arrêter pour casser la croute à l'ombre et à l'abri du vent, mais aussi à y passer la nuit! Quoi de plus magique que de dormir dans un caravansérail au coeur du désert et protégés par les étoiles!

Croisssant rouge /// Vous connaissez tous la Croix-Rouge de Belgique ou encore celle de France, mais saviez-vous que la croix n'est pas la seul symbole de ce mouvement international d'aide humanitaire? En effet, il existe également deux autres symboles: le croissant et le crystal rouge. Selon les pays du monde, l'emblème ne sera donc pas le même bien que la mission et les principes fondamentaux restent identiques. Dans les pays musulmans, par exemple, on retrouve de manière générale le Croissant-Rouge. C'est entre autres le cas de l'Iran.

Sachez aussi que dans ce pays, les centres du Croissant Rouge ont la réputation d'accueillir volontiers les voyageurs de passage à la recherche d'un endroit où passer la nuit. C'est ce que nous avons appris en chemin via d'autres cyclistes ou même des Iraniens. En voici une brève expérience:

[expérience] Après que cela nous ait été suggéré à plusieurs reprises, nous décidons donc de voir si ce que l'on dit sur le Croissant-Rouge est vrai. Aussi, un soir où nous sentions qu'il allait peut-être être compliqué de trouver un endroit où camper, et avant de traverser le dernier village précédant une longue zone désertique, nous tombons nez à nez avec un de leur centre. On hésite, car le vent fort nous pousse, mais la nuit risque de tomber très vite et le froid qui va avec. Après avoir pesé les pour et les contre, nous décidons de tenter notre chance. Nous sonnons à la porte. Un homme vient nous ouvrir puis part appeler son chef. Nous leur expliquons notre démarche. Ils semblent ne pas comprendre et peu enclins à nous aider. Nous insistons. Le chef passe finalement un coup de fil. Après un peu d'attente et de discussion, ils finissent par nous laisser entrer. Ils mettent à notre disposition une énorme pièce avec salle de bain attenante, wc et deux éviers de cuisine. Que rêver de mieux! La nuit vient déjà de tomber. Une fenêtre entre-ouverte laisse entrer l'air extérieur qui refroidit les locaux. C'est certain, il va faire glacial cette nuit! Nous avons bien fait de nous arrêter! Nous ne reverrons plus les membres du personnel, remontés dans leurs bureaux. Le lendemain, au petit matin, nous recroisons uniquement le chef au moment du départ.

L'expérience fut donc concluante. Nous n'avons par ailleurs pas pu la réitérer. Les étapes suivantes ne s'y étant jamais prêtées. Pourtant, nombre de centres que nous avons croisés sur la route sont placés dans des endroits reculés, parfois en plein milieu de vastes déserts ou alors à l'opposé, à l'entrée des villes. Ce qui peut s'avérer idéal pour les voyageurs. Le seul hic est que nous ne connaissions pas leur emplacement à l'avance.

Thaïlande et Laos: plateformes sur pilotis et ecoles

Plateformes sur pilotis /// Dans la série des bivouacs un peu insolites, nous ne pouvions pas omettre de parler des plateformes sur pilotis que l'on retrouve partout en Asie du Sud-Est et plus particulièrement au Laos. En effet, c'est dans ce pays que nous décomptons le plus de nuits passées sur ces cabanons. On les trouve partout: au coeur des rizières, dans les plantations d'hévéas ou aux abords de toutes sortes de cultures. Au Laos, c'est bien simple, nous étions passés experts dans l'art de les dénicher et ce, quotidiennement. Il fallait bien sur ne pas attirer l'attention sur nous et choisir des plateformes en bon état et non utilisées. Ne nous restait plus que le choix d'y placer notre moustiquaire ou nos hamacs.

NB: en période de brûlis, attention aux feux et surtout aux émanations de fumées qui peuvent occasionner de sérieuses gênes respiratoires.

Ecoles /// Il nous est aussi arrivés quelques fois de poser la toile de tente sous les préaux d'écoles en campagnes. Loin d'être l'option idéale, elle nous a pourtant bien dépanné. Il faut dire que nous étions chaque fois obligés de nous lever très tôt, histoire d'avoir plié bagage avant l'arrivée des premiers écoliers. Et certains arrivent tôt, très tôt car les parents qui doivent partir aux champs viennent les conduire avant d'entamer leur journée de travail. Ces matins où nous nous faisons quand même surprendre, cela se fait discrètement, sans bruit et avec distance. Malgré la curiosité, on ressent un véritable respect de la part des élèves. Ce qui peut paraitre étonnant de la part de jeunes enfants.

Après les lève-tôt, arrivent quelques adultes, sans doute des voisins, qui viennent proposer de quoi déjeuner ou diner aux élèves qui seraient venus sans casse-croute. Ils installent leurs en-cas sucrés et salés, rarement diététiques, sous un petit cabanon en bois. Vient ensuite le peloton d'écoliers et le ou éventuellement les instituteurs. Avant d'entrer en classe, chaque élève prend alors part au rituel quotidien de l'entretien de la cour en ramassant les éventuels déchets et surtout en passant un bon coup de balai. Quel ordre!

Thaïlande et Cambodge: temples

En Asie, les temples bouddhistes sont bien connus pour ouvrir leurs portes aux pèlerins et aux voyageurs. Contrairement à nos contrées occidentales, où l'Eglise semble avoir quelque peu oublié ses principes élémentaires d'hospitalité, il n'est pas étonnant d'aller demander le gîte dans un lieu de culte.

Nous avons nous aussi dormi dans des temples à maintes reprises. Parfois, il s'agissait même de la seule option possible lorsque nous nous trouvions dans des zones humides, entourés de jungle ou simplement en cas d'orage. La plupart du temps, nous avons été bien reçus. Disons que cela marchait 8 fois sur 10. Nous disposions soit d'un espace où poser la tente au sein du site religieux, soit d'un espace clos (chambrette de moine, hall pour installer nos matelas, etc.) A chaque fois, c'était la surprise. Les infrastructures de certains temples étant bien meilleures que d'autres. 

Cambodge: cabanes-maisons sur pilotis

Au Cambodge, dans la même veine que les plateformes sur pilotis, nous avons dormis quelques fois dans des espèces de maisons-cabanes non habitées, principalement dans le nord du pays, là où la jungle a été rasée pour faire place aux monocultures

NORVEGE/SUEDE/FINLANDE: allemannsrett/allemansrätt/jokamiehenoikeus 

En Scandinavie, il existe un concept unique qui porte, selon les pays, différents noms: Allemannsrette en Norvège, Allemansrätt en Suède, Jokamiehenoikeus en Finlande, lmannaréttur en Islande ou encore Igaüheõigus en Estonie. En français, nous pourrions le traduire de manière courte de "droit d'accès commun" ou "droit d'accès public". Mais de quoi s'agit-il exactement et en quoi cela nous concerne-t-il? Et bien, il s'agit en fait du "droit de parcourir et de profiter des espaces naturels indépendamment de leur statut foncier. Traverser une prairie, cueillir des champignons et des baies dans une forêt, bivouaquer dans un pré, randonner sur n’importe quel sentier et canoter sur le moindre lac sont considérés comme des aménités et des services environnementaux accessibles à tous en vertu de ce droit coutumier qui conçoit la nature comme un bien public." Camille Girault / « Le droit d’accès à la nature en Europe du Nord : partage d’un capital environnemental et construction d’un espace contractuel » / VertigO / Hors-série 29 / Mars 2018

En d'autres termes, il s'agit d' un "droit de libre accès à la nature" qui nous autorise, entre autres choses, à bivouaquer à peu près partout dans ces pays: sur des terrains publics et parfois aussi privés à conditions de respecter certaines règles afin de ne pas déteriorer la nature ou gêner les éventuels propriétaires. Avant de partir dans ces pays, renseignez-vous donc sur les limites de ce concept propres à chacun d'eux. Le principe reste le même mais les règles varient d'un état à l'autre.

Europe du Nord: campings fermés / sanitaires

Dans le nord de l'Europe, nous avions eu plusieurs fois l'opportunité de nous installer dans des campings fermés car nous voyagions hors saison touristique. Un peu par chance, nous avons pu profiter gratuitement d'un toit et d'un espace au sec et chaud dans ces mêmes campings et ce grâce à l'aide de résidents du camping ou par pur hasard, alors que nous découvrions un block sanitaire resté ouvert. Bien que les campings ferment en basse saison, pensez peut-être à passer y faire un tour, avec un peu de chance vous trouverez vous aussi un espace d'accueil à l'abri du froid et de la pluie ou simplement un coin d'herbe pour accueillir votre tente gratuitement. 

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